Megatherium

" Mégathérium "

Mégathérium exposé à Madrid - actuellement au Museo Nacional de Ciencias Naturales

https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AMegatherium_americanum1.jpg

Le cabinet royal d'histoire naturelle de Madrid a conservé - et exposé - un squelette de mégathérium, découvert en 1787 aux environs de Buenos Aires (d'où le nom de megatherium americanum).

 


Ce squelette intéressa G. Cuvier, qui eut connaissance des planches gravées à partir des dessins réalisés à Madrid par Juan Bautista Bru.

CUVIER (G.) - 1796. - Notice sur le squelette d'une très grande espèce de quadrupède inconnue jusqu'à présent, trouvée au Paraguay*, et déposé au cabinet d'histoire naturelle de Madrid. Mag. Encycl, n° III, t. 1 (2e année), p. 303-310, 2 pl.


Le mégathérium mesurait environ 6 mètres de long et pesait 3 tonnes. Il a été un animal clé pour les paléontologistes du 18ème et 19ème siècle. Juan Bautista Bru  fait la toute première représentation squelette entier d'un animal préhistorique. G. Cuvier le nomme mégathérium, qui signifie simplement "grosse bête / gros monstre". Par la suite, Charles Darwin s'est intéressé à ces fossiles sud-américains, notamment aux similarités entre ces gigantesques paresseux terrestres disparus et leur cousins arboricoles actuels, contribuant ainsi à l'idée de succession des espèces avec les ères géologiques.


Nous sommes 25 ans avant l'apparition du terme "dinosaure" - introduit par le paléontologue anglais Sir Richard Owen, en 1842, pour regrouper  les sauriens préhistoriques.

Avant la découverte des dinosaures, le monde se passionnait pour ces animaux préhistoriques souvent gigantesques. Voir  "Extinct Monsters" du révérend H.N. Hutchinson :

http://www.gutenberg.org/files/42584/42584-h/42584-h.htm#


Ces animaux préhistoriques verront leur popularité décliner avec la fascination grandissante pour les "terribles sauriens" !


Voici un extrait du "Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature". Félix-Edouard Guérin-Méneville - 1837 - Tome cinquième


« MÉGATHÈRE, Mégathérium. (SIAM.) Le Mégathérium est un animal mammifère de très grande taille, dont on trouve les restes à l'état fossile dans les couches superficielles du terrain alluvionnaire de l'Amérique du Sud. Cet animal, dont on a recueilli au Paraguay* des débris assez nombreux pour composer quatre squelettes plus ou moins complets, avait Ia taille des éléphans aujourd'hui vivans. C'est un animal de l'ordre des Edentés, et qui parait intermédiaire aux Tatous et aux Fourmiliers tamanoirs, en même temps qu'il a quelques traits, dans sa tête surtout, qui rappellent l'organisation des Paresseux.


La première notion qu'on ait eue du Mégathérium résulta de la découverte faite en 1789, dans le lit de la rivière de Luyan ou Luzan (qui se jette dans le Rio-Parana, affluent de la Plata, dans la province de Buenos-Ayres), d'ossemens nombreux et bien conservés qui furent recueillis par le marquis de Lorento, vice-roi de Buenos-Ayres, et envoyés à Madrid. Le terrain dans lequel ils furent trouvés n’était élevé que de dix mètres au dessus du niveau de l’eau. Ce squelette, que l’on voit encore à Madrid, fut monté par Jean-Baptiste Bru, professeur au cabinet de Madrid, qui en publia, avec don Joseph Garriga , une description accompagnée de planches (Descripcion del Esqueleto de un quadrupedo muy corpulento y raro , Madrid, 1796). C'est d'après les renseignemens fournis par ce Mémoire, que Cuvier publia, dans le Magasin encyclopédique, la description du même animal, qu'il nomma Megatherium.

...


Cuvier et la plupart des auteurs ont été conduits à regarder le Mégathérium comme un animal voisin des Bradypes ; M. de Blainville pense au contraire qu'il se rapproche davantage des Tatous, de l'OrycIérope et des Tamandua. Les doigts et leurs ongles,-les os des membres et les vertèbres dorsales lombaires et même caudales (celles-ci ont des os en V), sont plutôt de l'Oryctérope et du Tamandua que d'aucun autre ; mais les dents, qui ont quelque chose de celles des Tatous, rapprochent aussi le Mégathérium des Bradypes, dont il a d'ailleurs les molaires si remarquables.

..."


note : l'auteur reprend l'erreur de G. Cuvier, il ne s'agit pas du Paraguay